En octobre 2001, l’UNESCO a tenu sa conférence annuelle dans son siège à Paris. C’était un jour d’automne ordinaire, Paris était bien ensoleillé. Après la pause-café, les délégués d’une bonne centaine de pays participants sont entrés dans la salle de conférence pour assister à un spectacle hors du commun.
5 mois auparavant, l’UNESCO avait sélectionné à l’échelle mondiale 19 « chefs-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité ». L’opéra Kunqu avait été approuvé à l’hunanimité ; surtout, il figurait en tête de la liste.
C’est la 1ère fois que l’opéra Kunqu de Chine, vieux de 600 ans, a été invité par l’UNESCO à se produire lors de sa conférence annuelle et devant des spectateurs de si nombreux pays. Il formait le clou du spectacle.
Voici une séquence de la pièce «Zhong Kui épouse sa soeur », filmée à cette occasion par un membre du Théâtre d’Opéra Kunqu du Nord. Peu après le début du spectacle, on ne savait pas pourquoi l’assistance, silencieuse, est devenue agitée.
Liu Yuchen, vice-directeur permanent
Théâtre d’Opéra Kunqu du Nord
«Dès l’entrée en scène de l’actrice, j’ai vu le président exécutif écrire sur un bout de papier qui s’est passé de main en main et est tombé dans la main de Zhang Xuezhong, ambassadeur et délégué chinois auprès de l’UNESCO. Le lendemain, je lui ai demandé ce qui était écrit sur le papier. abassadeur m’a appris ces mots :Je n’ai jamais vu une si belle actrice ni un si bel opéra. »
Que ce soit pour les spectateurs que pour les acteurs, cette représentation est devenue un souvenir ineffaçable.
Noriko Aikawa, directrice
Division du Patrimoine immatériel, UNESCO
«Nous avons invité le Théâtre d’Opéra Kunqu du Nord à venir donner un spectacle. Dès lors, j’ai été captivée par cet opéra. »
Comme cette représentation n’était pas donnée à titre commercial, le média en a très peu parlé. Ce jour-là, les spectateurs de différents pays ont enfin compris ce qu’était l’opéra Kunqu de Chine, vieux de 600 ans. Grâce à son charme irrésistible, cet opéra est reconnu comme un trésor artistique du monde.
De retiour au pays, les acteurs sont revenus dans leur salle de répétition.
Dans la ville de Beijing à la fois ancienne et moderne, l’opéra Kunqu supporte silencieusement le poids du passé, tout comme la Cité interdite.
Voici la salle de répétitions du Théâtre d’Opéra Kunqu du Nord, située au 14, rue Taoranting, à Beijing. Les acteurs et leurs maîtres vivent ici depuis un demi-siècle qui a suivi la fondation du théâtre.
De la salle de répétitions retentissent des cris et des chants. Les acteurs sont en train de faire des exercices vocaux qui n’ont jamais cessé depuis un demi-siècle.
Il est impossible de confirmer si l’opéra Kunqu des temps anciens était aussi beau qu’aujourd’hui. Cet éternel opéra, tels un ruisseau murmurant et un vent carressant, a traversé les arbres et les murs, les petits ponts enjambant les cours d’eau, les palais et les cours, les rues et ruelles ; il a connu la joie et la tristesse, les chants des oiseaux et le parfum des fleurs ; il a subi les intempéries et les guerres répétées, des hauts et des bas, la prospérité et la décrépitude. Aujourd’hui, ce trésor artistique, vestige des temps anciens, a conquis le monde.
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